Fulcanelli et l'hôtel Lallemant à Bourges
Caisson 22, Jeu d'enfant : l'ange actionne le tourniquet à noix
L'ange fait tournet son jouet, un tourniquet à noix. Ce jeu médiéval figure sur au moins deux tableaux, dont le "jeu des enfants" de Brueghel, peintre flamand du XVIème siècle. Il était utilisé dans nos campagnes jusqu'au milieu du XXème siècle.
Il s'agit tout simplement d'une toupie. Un genou à terre, notre bambin ailé se réjouit d'avance de manipuler son tourniquet-à-noix, sculpté plus grand que nature pour être lisible.
Il est en train d'enrouler sa cordelette à l'intérieur de la noix évidée en faisant pivoter entre ses doigts l'axe de bois vertical, surmonté d'une croix horizontale, qu'il tient dans sa main gauche. De sa droite il tend légèrement la cordelette qui pend, déroulée. Il l'oblige ainsi à s'enrouler régulièrement autour de l'axe qui traverse la noix de part en part. La cordelette pénètre par un trou ménagé à cet effet sur l'équateur de la noix.
Ceci terminé, il pose l'ensemble sur le sol, saisit la noix de la main gauche et de la droite tire violemment le bout de cordelette laissé libre. Tenue, la noix reste fixe. L'axe vertical entre en rotation rapide, faisant mouvoir la croix. Comme physiquement elle fait office de volant d'inertie, elle continue sa rotation et ré-enroule la cordelette.
Ce jeu d'enfant se poursuit si notre manipulateur est habile. Une rupture de corde, de noix ou de croix sanctionne les maladresses. Il faut alors retourner à la case Départ et fabriquer un nouveau tourniquet-à-noix.
Le principe de ce jeu est basé sur l'inertie acquise par la croix, ce qui a un effet multiplicateur sur la longueur de cordelette qui peut se ré-enrouler. Est-ce là le motif qui décida sa représentation sur ce plafond ?
Note :
Pour ceux qui voudraient jouer avec l'ange et fabriquer cette toupie :
Prendre un morceau de bois dur et lourd, buis par exemple, de treize centimètres de long. Sur les six premiers centimètres lui donner un diamètre d'un centimètre et demi à deux. Laisser à l'extrémité un bourrelet plus large, demi-sphérique ou oval. Tourner les sept centimètres restants à cinq ou six millimètres de diamètre, percer diamétralement de part en part, comme l'indique le croquis, avec une épingle rougie au feu. Y faire passer un fil résistant de cinquante centimètres de long et le nouer à l'axe de bois. Prendre une noix. Faire deux trous sur son axe nord-sud de six millimètres de diamètre toujours avec une pointe de fer rougie. Toute mèche ou clou ferait éclater la coque. Juste en dessus de son équateur faire un trou, de la grosseur du fil. Evider la noix de la même manière par les deux orifices déjà pratiqués. Faire passer le fil dans la noix et enfiler celle-ci sur l'axe de bois, comme le montre le croquis. Fixer deux ailettes en bois d'au moins sept centimètres chacune au sommet de l'axe, en forme de croix. Le montage terminé, enrouler la corde.
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