Fulcanelli et l'hôtel Lallemant à Bourges

Caisson 29, la Rose, Logos ou Pierre philosophale ?

Hôtel Lallemant de Bourges. Caisson de la rose : la quintessence, Logos ou pierre philosophale ?

Ce caisson à la rose, située dans l'axe médian des caissons de la chapelle, se trouve contre la verrière près de la lumière, à l'opposé de la porte d'entrée.

Notre rose figurée ici est porteuse de la quintessence, cinquième élément subtil. Regardons là. De telles roses n'existent pas dans la nature. Notre rose se compose de deux couronnes de cinq feuilles et de trois rangs concentriques de pétales au nombre de cinq chacun. Sa géométrie est parfaite, composée de cinq fois cinq éléments. Cette rose est un pentagramme, figure régulière à cinq côtés, que seul le fameux nombre d'or génère. Tel est l'emblème de la quintessence, à l'échelle du monde comme à l'échelle de l'homme.

A l'échelle du monde elle est le Logos, Dieu, lumière de Vie. Ce Logos est la première personne de la Trinité des chrétiens. La deuxième personne est représentée dans le caisson contigu de la rangée suivante, la colombe radiante du Saint-Esprit. La troisième personne de la Trinité, le Christ, est figuré sous l'aspect d'une hostie sur une patène, au caisson de la rangée encore suivante. Le fait que l'hostie soit la proie des flammes suggère une lecture décalée, qui sera reprise ailleurs.

A la rose du plafond répond l'autel, juste au dessous, posé sur le sol. Sur celui-ci le prêtre transmue le pain et le vin ordinaire en substance sacrée, par le mystère de la messe.

A l'échelle de l'homme la rose est le symbole d'une quête, du but à atteindre. Les frères Lallemant possédent dans leur bibliothèque, située sûrement ici, la "chapelle", un manuscrit enluminé du Roman de la Rose. Ce roman au succès incroyable est commencé par Guillaume de Loris (1200-1238). Son décès inopiné interrompt la rédaction de l'oeuvre. Jean de Meung (1240-1305) l'achève, longtemps après. Cette rose, symbole d'une quête, de l'amour le plus haut, de la perfection. La rose d'or commandée par le pape Jean XXIII en 1330 à Avignon relève de ce symbolisme.

 
Rose d'or commandée par le pape d'Avignon Jean XXII en 1130. Musée de Cluny à Paris.

Rose d'or réalisée par l'orfèvre Minnuchio da Sienna à la cour pontificale d'Avignon.

La rose est aussi le symbole de la Pierre Philosophale, lumière enclose dans un cristal selon Fulcanelli. Elle le but de la quête de l'alchimiste.

Pourquoi la rose est-elle l'emblème de la Pierre Philosophale ?

La rose est largement présente dans l'iconographie alchimique. Elle se cueille au terme de travaux longs, pénibles, voire dangereux. L'alchimiste se pique pour la cueillir, se blesse. Qui cueille la rose cueille aussi les épines. Mais une fois le danger vaincu, l'adepte respire le parfum subtil et envoûtant de cette fleur, cette quintessence de la nature. En cueillant cette rose celui-ci devient adepte, "celui qui a atteint".

Dans la nature l'églantier, sorte de rosier sauvage, génère des fleurs roses à cinq pétales. Le petit portail rouge au côté nord de la cathédrale Notre-Dame de Paris, appelé aussi "portail des alchimistes", en est rempli. La rose, analogiquement, est un or végétal.

 Rose en hélice à l'odeur forte mais subtile.

La rose, expression de la quintessence, l'âme du monde, flux et reflux, souffle animateur, hélice qui fait mouvoir le monde.

L'expression de la Trinité dans les caissons médians des trois dernières rangées du plafond de la chapelle est un pivot autour duquel s'ordonne la compréhension de cet ensemble d'enblèmes.

Je vous invite à la lecture des trois dernières rangées "L'énigme du plafond de l'hôtel Lallemant" à Bourges

ou

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