Fulcanelli et la taille de la Pierre d'angle des alchimistes

 

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Bas-relief de la rue du Cloitre Notre-Dame, situé à la naissance de l'arrondi du choeur, dans le prolongement de la nef de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

 

 

Cathédrale Notre-Dame de Paris, taille de la Pierre angulaire ou la légende du moine Théophile qui vend son âme au diable.

Cathédrale Notre-Dame de Paris, taille de la Pierre angulaire ou la légende du moine Théophile qui vend son âme au diable.

Lien Google Earth pour situer ce bas-relief de la cathédrale Notre-Dame de Paris

 

 

Fulcanelli, dans son livre le Mystère des cathédrales, commente ce bas-relief situé dans la  rue du Cloître Notre-Dame, au côté gauche de la cathédrale :

"... cette figure, destinée à représenter la matière initiale de l’Œuvre , humanisée sous l’aspect de Lucifer (qui porte la lumière, – l’étoile du matin), était le symbole de notre pierre angulaire, la pierre du coin, la maîtresse pierre du coignet. " La pierre que les édifians ont rejettée, écrit Amyraut, a esté faite la maistresse pierre du coin, sur qui repose toute la structure du bastiment ; mais qui est pierre d’achoppement et pierre de scandale, contre laquelle ils se heurtent à leur ruine. " Quant à la taille de cette pierre angulaire, – nous entendons sa préparation, – on peut la voir traduite en un fort joli bas-relief de l’époque, sculpté à l’extérieur de l’édifice, sur une chapelle absidiale, du côté de la rue du Cloître-Notre-Dame." Fin de citation.

 

Ce bas-relief montre la légende de Théophile, diacre envieux qui vend son âme au diable. Cette fable très populaire se retrouve sculptée dès le moyen-âge sur des porches d'église romane. Notre bas-relief se compose de trois parties et se lit de droite à gauche.

 

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L'histoire commence : Théophile vend son âme au diable.

 

Cathédrale Notre-Dame de Paris, le moine Théophile vend son âme au diable.

 

Dans cette scène le diable apparaît démesuré.

Sa tête est énorme, les yeux sont exhorbités, comme possédés. La bouche très élargie ressemble à celle d'un batracien. Le pied, en bas à droite, se termine par une griffe acérée. Les longs poils du corps semblent flotter au vent.

Au centre se joue le drame. Le diable pose sa patte droite sur l'épaule du diacre Théophile. Sa patte gauche tient de ses longues griffes le parchemin fatidique sur lequel le diacre a vendu son âme, son souffle, son sang, au diable. Théophile, de sa main droite, tient l'autre bout du parchemin. Le cachet qui pend au bout d'une cordelette sert à sceller ce parchemin pour l'éternité, signant la damnation de ce malheureux, perdu par son avidité matérielle.

L'étrangeté de la scène réside dans la fusion des deux corps qui semble s'opérer. En effet le diacre est comme englouti par le diable, devenant lui-même diable. La grande bouche du diable et sa crinière flottant au vent suggèrent la tempête, la bourrasque, le tonnerre. C'est la fin du monde, au moins pour ce damné.

Mais quel est cet homme, coiffé d'un bonnet phrygien au dos des deux protagonistes ?

 

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Deuxième partie : Théophile supplie la Vierge Marie de le délivrer du pacte conclu avec le  diable.

 

Cathédrale Notre-Dame de Paris, le moine Théophile supplie la vierge Marie de lui venir en aide.

 

A genoux Théophile implore la Vierge Marie, mère de Jésus, de le libérer du pacte mortel pour son âme. En vendant son âme, il est mort à la vie céleste. Il ne fait plus parti des vivants. Il est damné. Son souffle, son sang, son âme ne lui appartiennent plus. Il est devenu mort à lui-même.

Seule la Vierge Marie, la mère de tous, incarnation de l'âme du monde, peut lui redonner son souffle, son âme. Nous assistons là à un drame eschatologique.

L'âme du monde semble être, pour les alchimistes, l'archétype de la puissance vitale, invisible, animatrice de tout ce qui est et vit sur terre et dans l'univers.

 

Ame du monde

L'Ame du Monde - cliquer sur la photo

 

Troisième partie : la Vierge Marie délivre Théophile du pacte conclu avec le diable en le lui arrachant des mains.

 

Cathédrale Notre-Dame de Paris, le moine Théophile est enfin libéré de l'emprise du diable auquel il a vendu son âme.

La Vierge Marie arrache de la main du diable la parcelle d'âme du Monde de Théophile.

Cliquer sur la photo pour voir le visage de l'âme du Monde

 

La Vierge Marie et l'âme du monde reprennent de force à cette brute ce qui leur appartient en propre : sang, souffle, âme, vie. Le diable a volé celle de Théophile par ruse. Il ne peut la garder car il est trop petit pour emprisonner une parcelle de l'âme du monde.

La Vierge arrache le parchemin de sa main gauche tandis que de sa droite elle frappe le diable d'un coup d'épieu porté à sa bouche. Une partie de celui-ci est encore visible sur la figure du diable.

Fulcanelli commente cette âme du monde et son rôle dans les opérations du Grand Oeuvre. Cliquez sur la photo ci-dessus pour lire certains de ses commentaires.

 

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