Fulcanelli commente le caisson (cliquer sur le lien) de Julien Champagne que vous voyez ci-dessous.

La présence de l'autel implique l'idée de sacrifice. De quel sacrifice s'agit-il ? Sur l'autel d'église le prêtre célèbre l'Eucharistie, sacrifice du divin qui descend dans la matière grave, le pain et le vin.

Sur l'autel de Dampierre-sur-Boutonne l'avant-bras se consume, dévoré par des flammes qui se nourissent de sa chair. Cet holocauste, sacrifice par le feu, diffère des sacrifices ordinaires où la victime est immolée et son sang répandu sur l'autel et les prêtres. La nappe de tissu qui recouvre l'autel ne semble pas souffrir de la morsure du feu.

Cet étrange phénomène de combustion spontanée, gravé dans la pierre, est sans équivalent dans l'iconographie lapidaire. Fulcanelli indique clairement que l'erreur opérative met en danger physique l'opérateur, dans ce qu'il nomme "la voie brève". Ce raccourci symbolique indique que les travaux de laboratoire nécessaires pour parvenir au terme de la quête, la Pierre Philosophale, se font parfois au péril du corps de l'alchimiste.

Au delà de cette mise en garde, somme toute exotérique, n'y a-t-il pas un autre message dans cette figuration ? Cette combustion sans apport de feu extérieur apparent pourrait-elle indiquer la violence d'une réaction chimique qui se déclencherait dans certaines conditions, livrant l'opérateur au feu interne, imprudemment déclenché, tel une éruption, des matières mises en oeuvre ?

Enfin, une lectrice suggère, par l'envoi de la photo ci-dessous, un "tour de main" opératif. La position de la main est identique à celle posée sur l'autel.

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