Fulcanelli et la statue de la Force de la cathédrale de Nantes
Le sculpteur Michel Colombe, et son atelier, signent là la plus étonnante des quatre statues. Une jeune femme vêtue en guerrière extirpe par la fissure d'une tour un magnifique dragon ailé. Son geste semble irrésistible, quoique doux. Cette femme est revêtue à mi-corps d'une cuirasse ouvragée, ainsi que d'un heaume aux cornes spiralées et au mufle de lion.
Fulcanelli commente dans son deuxième et dernier livre "Les Demeures Philosophales" cette statue :
" c'est ici l'expression figurée de la pierre des philosophes, dragon enclos en sa forteresse, dont lextraction fut toujours tenue pour un véritable tour de force. Limage dailleurs, est parlante ; car si lon éprouve quelque peine à comprendre comment le dragon, robuste et volumineux, ait pu résister à la compression exercée entre les parois de son étroite prison, on ne saisit pas davantage par quel miracle il passe tout entier à travers une simple lézarde de la maçonnerie. Là encore se reconnaît la version du prodige, du surnaturel et du merveilleux. Signalons enfin que la Force porte encore dautres empreintes de lésotérisme quelle reflète.
La tresse, nommée en grec seira , est adoptée pour figurer lénergie vibratoire, parce que, chez les anciens peuples hellénique, le soleil sappelait seir. Les écailles imbriquées sur la gorgerette du halecret sont celles du serpent, autre emblème du sujet mercuriel et réplique du dragon, écailleux lui aussi. Des écailles de poisson, disposées en demi-cercle, décorent labdomen et évoquent la soudure, au corps humain, dune queue de sirène. Or, la sirène, monstre fabuleux et symbole hermétique, sert à caractériser lunion du soufre naissant, qui est notre poisson, et du mercure commun, appelé vierge, dans le mercure philosophique ou sel de sagesse".
Sommet de la tour, détail
Fissure de la tour, détail
Entrée de la tour, détail
Julien Champagne illustre par un magnifique croquis de cette statue l'ouvrage de l'alchimiste Fulcanelli, les "Demeures Philosophales", publié chez Jean Schemit en 1930. Cet ouvrage sort quatre années après le "Mystère des cathédrales" de Fulcanelli, publié également chez Jean Schemit. Malheureusement la planche n'est pas datée.
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