La cathédrale Notre Dame de Paris

Portail royal de la façade ouest, vices et vertus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris, façade ouest, portail royal

Cathédrale Notre Dame de Paris, façade ouest, portail royal

 

La façade ouest de la cathédrale Notre-Dame de Paris, terminée vers 1230, est composée de trois portails, comme la majorité des autres cathédrales.

Le portail central est appellé le portail royal. Son programme iconographique est dédié à l'Apocalypse et au Jugement dernier. Il se développe sur les voussures et le tympan de ce portail.

Au niveau du sol l'enseignement est plus pédagogique et se rapporte aux dispositions de vie que l'homme doit fuir ou rechercher. Elles sont nommées "vices et vertus". Ces mots sont malheureusement conotés péjorativement.

Si l'alchimiste Fulcanelli y trouve les différentes phases du Grand Oeuvre, ces médaillons de pierre représentant les vices et les vertus sont à entendre comme un chemin vers la maîtrise de soi. La psychologie de ce temps repose sur un enseignement imagé et simple qui suit le quotidien des habitants. Ne leur nions pas cette connaissance, du haut de notre époque hautaine à l'égard des temps précédents.

Ces vingt quatre médaillons se répartissent de manière égale à droite et à gauche du pilier central. Ils sont sculptés dans les embrasures, les flancs du portail. En haut se trouvent les vertus, au dessous les vices correspondants, respectant la symbolique de l'espace où le lumineux et subtil est en haut tandis que le lourd et ténébreux est en bas.

Au milieu du portail se trouve le pilier central, refait lors des restaurations du XIXe siècle par Geoffroy-Dechaume et son équipe de sculpteurs,  Viollet-le-duc étant l'architecte.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 La Philosophie, selon Boèce (Ve siècle), et les sept arts,   trivium et quadrivium. Pilier central refait au XIXe

Cathédrale Notre-Dame de Paris, la Philosophie de Boèce, ou Cybèle

 

Au pilier central Cybèle ou l'Alchimie nous accueille, écrit Fulcanelli.

En réalité nous avons là la Philosophie, telle que décrite par Boèce (470-525), philosophe et ministre, vivant au Ve siècle à Ravenne, en Italie, sous le règne de Théodoric le Grand (453-526), ostrogoth, chrétien arien. Théodoric épouse en 494 Audoflède, soeur de Clovis.

Mais pourquoi la Philosophie de Boèce se trouve-t-elle à Notre-Dame de Paris, mise par les sculpteurs de Viollet-le-duc ? Un début de réponse en cliquant sur la photo ci-dessus.

 

 

 

 

 

 

 

 

Cathédrale Notre-Dame de Paris, les médaillons des vices et vertus du portail royal, à gauche.

Cathédrale Notre-Dame de Paris, les médaillons des vices et vertus du portail royal, côté gauche

 

Les vertus et les vices nous accueillent. Situés à plus de deux mètres du sol ils s'offrent facilement au regard du chercheur. L'accès au portail royal étant interdit la journée pour des raisons de sécurité, vous les contemplez le soir, à la fin de la messe, moment où les barrières métalliques sont ôtées.

"Vertu", le mot fait frémir, recouvert du moralisme du XIXe... Et pourtant... n'oublions pas son étymologie latine "virtus-virtutis", le courage, la force, physique, mais aussi psychique, mentale, la force du coeur, surtout. Quant aux vices, ils ne sont que le reflet en négatif, un manque, de cette force décrite au médaillon du dessus.

Les vertus se conjuguent entre elles, multipliant ainsi leur action en la personne capable de les développer en elle. Ce message est si important qu'il figure deux fois sur cette façade. Est-ce par prudence ? Mais où est l'autre figuration de ce même message, invisible en façade ? Entrons dans la nef de la cathédrale jusqu'à la troisième travée ... Retournons nous et levons les yeux ... Derrière les tuyaux d'orgue nous découvrons la grande rose ouest, prodige des maîtres verriers et des métallurgistes ... Les vices et vertus sont portés également dans le verre coloré ! En effet, la grande rose ouest les porte intégralement dans son hémisphère supérieure. Si des médaillons de verre ont été refait, beaucoup sont d'origine. De couleur vive, ils brillent l'après midi dans la rosace ouest. De la nef de la cathédrale et muni de jumelles vous découvrirez des détails, parfois stupéfiants.


Rosace ouest de Notre Dame de Paris, extérieur et intérieur

 

Les vertus se conjuguent entre elles et tissent une trame. Regardez ci-dessous les vertus, personnifiées en femmes identifiables par les attributs qu'elles portent dans leur main. Elles se parlent, tournées l'une vers l'autre, deux à deux. Sont-ce des commèrages vertueux ? Retrouvons ces vertus et vices en détail, par couple.


 

Cathédrale Notre dame de Paris, façade ouest : les vertus dialogues entre elles


Cathédrale Notre-Dame de Paris, les médaillons des vices et vertus du portail royal, à droite.

Cathédrale Notre-Dame de Paris, les médaillons des vices et vertus du portail royal, côté droit

 Les femmes "vertus" continuent leur dialogue deux à deux sur l'embrasure droite du portail royal de la cathédrale.

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Voyons les couples de vice et vertu les uns après les autres, en partant du premier à gauche, sur l'embrasure gauche du portail royal. En effet, ces couples se déploient dans le même sens à la partie supérieure de la rosace ouest.

En premier la légèreté et la pesanteur nous accueillent. Bien compris, ce couple contient en germe les onze autres. Deuxième couple, la sagesse et la folie. Troisième couple, le dépouillement et la luxure. Quatrième couple, le partage et l'égoïsme. Cinquième couple, la conviction s'oppose au doute. Sixième couple, la foi et l'idôlatrie. Passons à l'embrasure de droite et suivons de gauche à droite les six couples suivants. Septième couple, la patience et l'impatience. Huitième couple, l'espérance et le désespoir. Neuvième couple, la gentillesse et la méchanceté. Dixième couple, la paix ou l'harmonie et la colère. Onzième couple, la tempérance et l'intempérance. Douzième et dernier couple, la force et la faiblesse.

Ne seraient-ce là que de vieilles pages poussiéreuses de cathéchisme ou de morale ? Certainement pas. Elles sont, au contraire, un souffle décoiffant, une giffle qui nous réveille, pour nous aider à assumer notre condition de femme ou d'homme. Nous allons voir ces couples à travers les médaillons de verre de la grande rose ouest, délaissant la lecture qu'en fait Fulcanelli.

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