Fulcanelli et l'hôtel Lallemant
Caisson 30, l'ange acrobate au corail rouge
Notre ange joue à l'acrobate, à la différence de son jumeau assis tranquillement de l'autre côté de la Rose hermétique, objet de la quête de l'alchimiste.
Essayez de prendre sa pose. Il est en effet bien difficile de l'imiter. Il tient dans sa main une sorte de rosaire terminé par un curieux objet. Ce rosaire ou collier présente un agencement spécial de ses grains. Ils sont regroupés selon la suite arithmétique ascendante un, deux, trois, quatre, cinq, faisant penser à la tetraktis pythagoricienne. Dans son travail lange finit dordonner ses grains en amenant celui qui se trouve près de sa main droite à rejoindre les quatre autres pour en faire une série de cinq et finir ainsi son ordonnancement.
Mais que peut représenter lobjet en bout en cordelette ? Un auteur y voit un bout de corne de cerf, le "CC" des symboles spagyriques. Le caisson examiné de près n'offre pas de détails supplémentaires et l'interrogation persiste. Néanmoins en recherchant quel type de bijou pouvait se trouver au bout de cordelette à pompon ou de collier à pendentif dans les peintures de la renaissance italienne, une identification apparaît plausible : il sagirait dun fragment de corail comme dans le tableau de la "Madone de Sénigallia" dû au peintre Piero della Francesca, en 1470. L'enfant Jésus y porte un pendentif de corail rouge.
Corail de l'ange acrobate au corail rouge
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"Madone de Sénigallia" de Pietro della Francesca |
Le corail rouge, le Corallium rubrum des joailliers, était jadis intensivement pêché en Méditerranée. On ne le trouve aujourdhui quà une certaine profondeur et sa cueillette est très réglementée. La mythologie tient le corail pour du sang pétrifié de Gorgones. Voilà de quoi nous glacer le sang. Porté en pendentif il servait à éloigner les influences néfastes et les maladies. Il est dailleurs utilisé de nos jours notamment en homéopathie.
Cest donc à la fabrication dun talisman, dune médecine particulière, que nous invite lange.