Tarot des Avenières, la Maison-Dieu
La seizième lame de tarot diffère de la tour de Babel en ce que la mélédiction divine s'exprime directement. Un soleil perce les nuées pour envoyer un puissant rayon qui fracasse la tête de la tour. Il ne s'agit pas d'une foudre, mais directement du feu du soleil. L'effet de colère est accentué par les gros nuages noirs annonciateurs d'orage.
La foudre solaire frappe le travail des hommes, rappellant que les projets humains ne sont pas forcément les projets divins. Face à la volonté du ciel l'homme n'a pas de poids. Nos deux hommes sont précipités du haut de leur ziggourat, pour avoir voulu lever le voile de la belle de nuit, le ciel étoilé. Cette lame préfigure étrangement le sort que le ciel réserve au projet de télescope géant d'Assan Dina, comme la lame XIII nous dévoile le décor de sa fin.
Il ne s'agit pas ici d'un déluge par le feu, venant clôturer un cycle cosmique, comme le veut le millénarisme. Le courroux solaire, donc divin, ne frappe que la tour en son sommet. Il n'y pas d'autres dégats que l'effondrement des constructions humaines. La nature reste intact.
Le dilemne est posé : volonté divine contre volonté humaine. A l'homme d'être dans ses justes limites naturelles. L'âme du Monde entend rester maître chez elle, dans sa création.
Au bas de la lame de tarot, en son centre, se trouve une figure avec trois signes graphiques. A droite un grand L manuscrit peut se lire. A gauche une triple boucle n'évoque rien de connu. Au centre un carré à diagonales apparentes s'inscrit dans un losange posé sur sa pointe.
L'ensemble de ces figures, réparties dans les XXII lames du tarot, constitue sans doute un message ou une grille de lecture propre à Dina, concepteur de ce jeu de tarot revisité. La solution de l'éngime, la compréhension de cet ensemble, est aujourd'hui perdue.
Ci-dessous, en référence, la lame du tarot de Marseille redessinée et peinte par Oswald Wirth (1860-1943), en 1889, pour son maître Stanislas de Guaita (1861-1897).
Tarot de Wirth, 1889. Copyright © the Golden Dawn Research Trust, 2008