La chapelle d'or et la quête de la rose bleue

 

La chapelle d'or accueille l'autel. Elle n'est faite que pour le prêtre qui célèbre le mystère eucharistique, le saint des saints.

Nous voyons l'autel placé sous le vitrail, aprés le passage constitué par l'arc brisé en tiers point. L'or éclate déja sur les trois faces directement visibles par le visiteur.

 

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Deux types d'incrustation décorent cet arc. Sur la partie touchant la mosaique bleue se déploient sept têtes d'anges. Chacun d'eux est couronné par un symbole planétaire ou métallique. En majesté, à la cime de la voûte, s'inscrit un rond rouge vif et à centre apparent, marqué par un point, symbole du soleil et de l'or.

De part et d'autre il est entouré des autres planètes ou métaux. Partons de bas à gauche où se trouve la lune. Puis mars et vénus montent vers le soleil. A sa droite redescendent jupiter, mercure et saturne.

 

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ange 1 Lune

Ange 2 Mars

Ange 3 et 4 Venus et Soleil

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Etant passé par les planètes et leur course autour du soleil dans le zodiaque, nous atteignons le monde des archétypes où seule l'Idée est représentée.

L'abstraction, moteur invisible de la création, est comme l'axe du tour du potier autour duquel la glaise monte pour ne laissser à la fin que le pot, vide en son centre. L'or à profusion sur tous les murs de cette chapelle atteste que nous parvenons à un monde incorruptible, éternel, le monde de l'Esprit, le monde des causes.

 

Sur le mur de gauche se tient une divinité égyptienne assise sur un trône. Sur le mur de droite lui répond le dieu hindou Brahmâ, le principe créateur, en position du méditant assis sur un lotus flottant sur les eaux cosmiques.

 

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La divinité égyptienne est assise sur un trone cubique. Celui-ci est posé sur une frise composée d'un volatil serrant un serpent dans ses pattes, combat du fixe et du volatil. Ce motif est répété huit fois. La déesse est coiffée de la plume d'Amon dualisée ainsi que des cornes d'Hathor en forme de lyre. Un  vautour est posé sur sa tête, attribut de Mout, la Vie mais aussi la Mort, car qui donne la vie donne la mort. Cette figuration est donc un condensé de plusieurs divinités. La main gauche tient un papyrus, la main droite une clé de vie, la croix ankh, rouge tous les deux, comme la plume double d'Amon sur la tête. Cette couleur est un anachronisme dans le canon égyptien. Ni la double plume, ni la clé de vie, ni le sceptre ne doivent avoir cette couleur qui recouvre aussi le dos des mollets de la divinité assise, comme si elle est un rougoiement, un reflet de quelque activité ignée.

Amon est le plus haut dieu du panthéon thébain, l'Invisible, nous dirions le Père. Il ne se manifeste que par son souffle, comme l'attestent les oriflammes qui claquent au vent, portés trés haut dans le ciel par les mats fixés aux pylones des temples. Ce souffle animateur engendre les choses et les êtres, selon la loi d'affinité. Hat Hor signifie la Maison d'Horus. Elle est la vache céleste qui porte les semences et les engendre. Elle est la loi d'Harmonie et d'Amour car elle en est aussi la déesse. La lyre, instrument de musique, rappelle que tout se fait selon des rythmes, au sens musical et physique du terme. La création est-elle un art de musique, une grande symphonie ? Mout, enfin, indique que les choses créées sont soumises au devenir car transitoires et mortelles.

 

Sur le côté droit Brahmâ, premier principe créateur dans la théogonie hindoue, prie, les mains jointes, les jambes croisées, assis sur un grand lotus flottant sur les eaux. Arrétons nous un instant sur la théogonie hindoue et bouddhiste qui s'est greffée dessus. La fleur de lotus représente le cycle de l'univers, sa création permanente.

 

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Brahmâ porte des cheveux longs jusqu'au bas du dos, indiquant le temps qui passe. C'est un très, très long temps, presque l'éternité... Il est coiffé d'une couronne pyramidale à sept étages.Une mandorle lumineuse, de forme ovoïde, l'entoure. Il est le germe d'un immense oeuf cosmique dont l'arc-en-ciel est la coquille. Celle-ci est le lien pacifié entre le ciel et la terre.

Placé au dessus le signe du yin-yang bleu et rouge est porté par deux ailes. Il attire notre regard vers le sommet de la composition où irradie un énorme soleil. Un sceau de Salomon rouge, double triangle de l'eau et du feu inversé, en forme le coeur. La radiation du soleil est indiquée par une alternance de trente six rayons longs et de trente six rayons courts. Là encore le double triangle de l'eau et du feu imbriqués, dans le coeur du soleil, indiquent la présence d'une harmonie, d'un juste équilibre, de natures contraires pacifiées.

Sous cette composition est inscrit :

 

L'UNIVERS EST UN OEUF - L'OEUF EST UN UNIVERS

A. DINA - 1917

 

qui nous évoque le "En to pan" des grecs, "en Un le Tout", devise du serpent Ouroboros, le serpent qui se mord la queue. Celui-ci figure déjà sur le meuble en bois recouvert d'or contenant les sarcophages de Tout Ankh Amon il y a plus de 3300 ans.

Ces deux figurations conjuguent le mystère de l'incarnation de l'esprit dans la matière et l'action de celui-ci sur celle-là. C'est le mystère de toutes les théogonies, résumé aussi dans cette chapelle par la présence de l'autel qui rappelle que le "Verbe s'est fait chair".

En effet la grande épopée cosmique de l'esprit et de la matière se traduit par un va-et-vient constant de l'un à l'autre sur la grande trame du temps, tissant ainsi la Conscience, vêtement de l'univers. Autrement dit : "L'humanité est appelée à enfanter Dieu, c'est à dire à le concevoir, à le porter en soi et à le donner au monde" comme l'écrit Monseigneur Mutien-Léonard, l'évêque de Namur dans son commentaire des apparitions de la Vierge Marie au coeur d'or à Beauraing en Belgique fin 1932.

 

Assan Dina affirme là sa foi. Il s'appuye sur la culture hindou reçue certainement dans le giron familial, il se sert de sa connaissance du panthéon égyptien classique et les met en scène dans le cadre chrétien d'une chapelle, sans gêne aucunement. Cela signe la hardiesse d'un esprit non conventionnel hors du commun qui sut voir l'Harmonie là ou d'autres ne voient que différence et opposition.

Et cette recherche de l'Harmonie, de la quintessence des Idées, s'inscrit dans la quête de la Rose Bleue, qui figure de part et d'autre du vitrail élevé sur l'autel.

En effet la Rose Bleue est la fleur inaccessible, la fleur mystique qui n'existe pas sur terre. Elle symbolise une quête impossible, la quête de l'Absolu. De part et d'autre du vitrail au pied du mur sont figurés deux vases à anses rouge vermillon, de facture classique. De ces vases sortent deux rosiers, l'un rouge à épines, l'autre bleue sans épine. Ces deux paires de rosiers montent le long du vitrail et convergent vers une fleur solaire, un bouton de lotus. Il est en train de s'ouvrir, ses pétales sont comme une flamme spiralée dont la pointe effleure un soleil rouge placé tout en haut.

 

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AVIS : octobre 2016 - je découvre avec stupeur et tristesse que le site Web de l'ARL, consacré à l'ésotérisme, a entièrement copié cette page web, mot-à-mot, hormis quelques phrases ôtées, ainsi que les photos, sans mentionner une seule fois leur source. Aussi, pour moi, puis-je affirmer que ce sont des voleurs. Leur éthique - en ont-ils ? - les amenera-t-elle à rectifier ce vol ? Je l'espère. Suivez-ce lien et comparez. Quelle honte ! https://toysondor.wordpress.com/2013/07/11/a-la-recherche-de-la-rose-bleue-aux-avenieres/

Arrivé au terme de la visite des lieux, tournons nous vers les personnes à l'origine de cette construction si originale, du château des Avenières et de ses symboles.

Trois noms sont apparus :   Mary Wallace Shillito, citoyenne des Etats-Unis, Amina Dina et son  frère Assan Dina, originaires de l'ile Maurice dans l'océan indien, petite île arrachée aux français par les britanniques en 1810.

Devant une origine si dissemblable où rien ne pouvait les amener à se rencontrer, quel destin a pu lier la trame de leur vie pour un temps de leur existence et les faire accoucher d'une oeuvre devenue commune, les Avenières ?

 

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A la rencontre de Mary Wallace Shillito et d'Amina et Assan Dina