Tarot des Avenières, le Monde
La XXIe lame de tarot se nomme "le Monde". Une femme se tient debout dans une mandorle végétale, en gloire et dévêtue, à la façon des statues antiques. Par elle s'achève ce tour de roue du Tarot, de la Rota ou la Roue du Monde, que l'on voit ici en gloire, dans toute la beauté de sa manifestation. Cette lame fait face à l'arcane onze, la Force. Elle doit surtout être vue comme l'âme du monde, et non le monde manifesté lui-même. Nous sommes ici dans les archétypes.
La couronne végétale est surmontée d'un soleil doré, rayonnant, au coeur rouge. Les attributs des quatre évangélistes autour de la mandorle, issus de la vision de saint Jean dans "l'Apocalypse", amènent à une vision christique du tableau. Dans la vision chrétienne ils entourent le Christ en gloire à la fin des temps. Annoncent-ils ici la "fin de la gloire du monde" ?
Sa main gauche tient deux aiguilles à bouton rouge et doré, comme la lame d'Oswald Wirth. Quel est leur usage ?
Les quatre évangélistes sont figurés selon la vision de saint Jean à l'ile de Patmos. L'ange représente saint Matthieu, le taureau saint Luc, le lion saint Marc et l'aigle saint Jean. Normalement l'ange est à droite et l'aigle à gauche de la mandorle.
Au bas de la lame de tarot, en son centre, se trouve l'énigmatique figure géométrique. Celle-ci montre une sorte d'étoile à trois pointes, bleues et dorées. Sa forme irrégulière ne rappelle rien de défini. Le mystère reste entier.
L'ensemble de ces figures, composant les XXII lames du tarot, constitue peut-être un message ou une grille de lecture propre à Amina et Assan Dina, concepteurs de ce jeu de tarot revisité. La solution de l'éngime, la compréhension de cet ensemble, est aujourd'hui perdue.
Ci-dessous, en référence, la lame du tarot de Marseille redessinée et peinte par Oswald Wirth (1860-1943), en 1889, pour son maître Stanislas de Guaita (1861-1897).
Tarot de Wirth, 1889. Copyright © the Golden Dawn Research Trust, 2008