Cathédrale Notre Dame de Paris, l'athanor défendu par un soldat.
Fulcanelli commente ce bas-relief, dans le "Mystères des cathédrales":
"Lartiste, cette fois, veille sur le produit de son labeur. Revêtu de larmure, les jambes bardées de grèves et lécu au bras, notre chevalier est campé sur la terrasse dune forteresse, si nous en jugeons par les créneaux qui lentourent. Dans un mouvement défensif, il menace du javelot une forme imprécise (quelque rayon ? une gerbe de flammes ?), quil est malheureusement impossible didentifier, tant le relief en est mutilé. Derrière le combattant, un petit édifice bizarre, formé dun soubassement cintré, crénelé et porté sur quatre piliers, est recouvert dun dôme segmenté à clef sphérique. Sous la voûte inférieure, une masse aculéiforme et flammée vient en préciser la destination. Ce curieux donjon, burg en miniature, cest linstrument du Grand Oeuvre, lAthanor, locculte four aux deux flammes, - potentielle et virtuelle..."
Ci-dessous croquis de Julien Champagne publié dans l'édition originale du livre "Le mystère des cathédrales", le 15 juin 1926.
Une ville fortifiée est protégée par son rempart crénelé. La cité est réduite à un seul édifice de type byzantin comme l'indique son dôme. Un vitrail de la basilique de Saint Denis montre une ville similaire, Jérusalem.
Cependant Fulcanelli attire notre attention. Que sont ces flammes ou rayons jaillissants d'un point unique dans le ciel ? Est-ce le soleil ? Pourquoi ce fantassin, vêtu de sa côte de mailles, brandit vers lui son javelot tout en se protégant par son bouclier tenu de l'autre bras ?
Fulcanelli indique que les jambes du fantassin sont "bardées de grèves". Ce mot savant désigne une jambière métallique protégeant le tibia d'un choc par l'avant.
Il ajoute que sous la voûte inférieure de l'édifice une masse "aculéiforme ... en précise la destination". Cet autre mot savant désigne une sorte d'écaille pointue. Fulcanelli, s'appuyant sur le dessin de Julien Champagne, voit une flammèche là où la photo indique un créneau.
Quoi qu'il en soit de son ésotérisme, il est difficile de situer l'épisode biblique de l'ancien testament qu'illustre ce bas-relief. Des quatre bas-reliefs extérieurs, sculptés sur les contreforts de la façade, trois sont identifiés. Les deux de gauche représentent Moïse frappant le rocher avec son bâton et Job sur son fumier. Celui de droite, au dessus, représente le sacrifice d'Isaac par son père Abraham. Ce mystérieux bas-relief pourrait-il représenter le châtiment de Sodome par le feu du ciel ? En effet la muraille crénelée et la tour surmontée d'un dôme désignent une ville. Au chapitre 19 de la Genèse le récit biblique raconte l'anéantissement de Sodome : "verset 24 Alors l'Eternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu, de par l'Eternel. verset 25 Il détruisit ces villes, toute la plaine et tous les habitants des villes, et les plantes de la terre."
Les deux bas-reliefs de droite mettent en scène le feu. Celui du haut, rangée des vertus, est un feu d'obéissance. Abraham porte la chandelle allumée et son fils le bois du bûcher sur son dos, sans savoir qu'il sera la victime de l'holocauste que son père va offrir à la demande de son Dieu en signe d'obéissance, une vertu. Sur le bas-relief de la rangée inférieure, la rangée des vices, le feu est un feu céleste et destructeur. Il est un outil pour punir le vice de Sodome, dont les habitants sont "méchants" et "éloignés de Dieu".
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